RDC: Paris demande aux intéressés de "confirmer rapidement" leurs engagements

Sam 28 Nov 98 - 19h56 GMT

PARIS, 28 nov (AFP) - Le président Jacques Chirac a demandé samedi aux protagonistes du conflit en République démocratique du Congo (RDC) qu'il a reçus à l'Elysée "de confirmer rapidement leurs engagements" en vue de la signature d'un cessez-le-feu début décembre.

"Un processus est en cours. Même si les engagements pris doivent être maintenant concrétisés, en 48 heures nous avons fait indiscutablement des progrès, quelque chose s'est passé à Paris", a déclaré Catherine Colonna, porte-parole de la présidence française, rendant compte des entretiens de Jacques Chirac.

Le président français a successivement reçu à l'Elysée samedi après-midi le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le vice-président sud-africain Thabo Mbeki, le président zimbabwéen Robert Mugabe, allié militaire de Kinshasa, le président ougandais Yoweri Museveni qui, avec le Rwanda, soutient la rébellion congolaise, puis le président de la RDC Laurent-Désiré Kabila, qui n'est resté qu'une demi-heure dans le bureau présidentiel.

A la mi-journée, MM. Chirac et Annan avaient annoncé que les pays protagonistes du conflit en RDCongo s'étaient "engagés" à accepter "une cessation immédiate des hostilités" et "un accord de cessez-le-feu" aussitôt que possible.

Au cours de ses entretiens avec les quatre dirigeants africains, M. Chirac "entendait d'une part leur demander de confirmer rapidement leurs engagements et d'autre part appuyer le message de la France: la paix et la démocratie ont leurs exigences", a dit Mme Colonna.

La porte-parole a souligné que M. Chirac avait "parlé clairement" à tous ses interlocuteurs. "A chacun, il a redit son sentiment que les éléments d'une solution existent pour peu qu'ils sachent faire un geste et il s'est efforcé de tracer un cheminement possible vers la paix".

Selon ce schéma, rapporté par Mme Colonna, l'Ouganda ainsi que le Rwanda pourraient retirer sans délai leurs forces en recherchant une garantie de sécurité pour leurs frontières, ce que, selon la porte-parole, Kofi Annan serait prêt à examiner avec le Conseil de sécurité de l'ONU.

Dans ces conditions, a-t-elle poursuivi, l'Angola, le Zimbabwe, le Tchad et la Namibie, engagés aux côtés de Laurent-Désiré Kabila, retireraient également leurs forces.

La France estime que la RDC pour sa part doit "s'engager clairement sur la voie de la démocratie, lancer la réconciliation nationale et garantir l'égalité des droits et devoirs de tous ses citoyens, quels qu'ils soient et d'où qu'ils soient".

Le président de la République française a demandé à tous que l'accord de cessez-le-feu soit signé dès la réunion de Lusaka, les 8 et 9 décembre sous l'égide de la SADC (Communauté de développement des Etats d'Afrique australe), réunion qui précèdera celle que l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) a convoquée à Ougadougou les 17 et 18 décembre.

Jacques Chirac a reçu ses interlocuteurs africains en tête-à-tête dans son bureau. Contrairement à son habitude, il ne les a pas accueillis sur le perron de l'Elysée, évitant ainsi d'avoir à serrer la main du très controversé président de la RDC devant les caméras de télévision et les photographes.

Les dirigeants africains sont tous repartis discrètement par le parc de l'Elysée et aucun d'eux n'a fait de déclaration à la presse.

AFP 1998