vendredi 29 décembre 2000, 11h34

Guerre en RDCongo: le Rwanda et l'Ouganda dans le collimateur de l'ONU

KINSHASA, 29 déc (AFP) - Le Conseil de sécurité de l'ONU a nommément mis en cause le Rwanda et l'Ouganda dans la continuation de la guerre en République démocratique du Congo (RDC) en demandant instamment jeudi soir aux deux pays de "cesser leurs offensives" et de retirer leurs armées.

L'appel à une "trêve de fin d'année (...) pour les innocentes populations congolaises" lancé à la veille de Noël par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en RDC, Kamel Morjane, a été ignoré sur le front.

Aussi le Conseil de sécurité a-t-il lancé une nouvelle mise en garde au Rwanda et à l'Ouganda, qui soutiennent les factions rebelles congolaises, en rejetant sur Kigali et Kampala la responsabilité des combats en cours après deux ans et demi de guerre.

"Les membres du Conseil de sécurité appellent les forces ougandaises et rwandaises à cesser leurs offensives", selon un communiqué rendu public à New York.

Selon le Conseil, qui avait adopté le 14 décembre une nouvelle résolution redemandant le retrait de RDC des armées rwandaises et ougandaises, les troupes de Kigali et Kampala, ont réactivé deux des trois fronts du conflit: dans le sud-est, dans la province du Katanga, et dans le nord, dans la province de l'Equateur.

Face à la coalition rebelle, qui contrôle environ la moitié de l'ex-Zaïre, les forces gouvernementales de RDC sont appuyées par des contingents angolais, zimbabwéens et namibiens.

Dans le Katanga, l'offensive rwandaise et du principal mouvement rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) se concentre dans la zone de Pweto, région frontalière de la Zambie, entraînant un exode de populations vers ce pays.

Dans l'Equateur, l'armée ougandaise et son allié congolais, le Mouvement de libération du Congo (MLC) reçoivent l'appui d'un bataillon des rebelles angolais de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA de Jonas Savimbi), avaient indiqué le 22 décembre des diplomates du conseil de sécurité.

Le MLC de M. Jean-Pierre Bemba a toujours nié recevoir une assistance quelconque de l'UNITA, mouvement sous le coup de sanctions internationales.

Toujours le 22 décembre, les alliés militaires de la RDC avaient menacé le Rwanda de riposter avec "tous les moyens à leur disposition" dans le Katanga si les forces rwandaises n'évacuaient pas la zone de Pweto, conformément à un accord de désengagement des troupes du front signé début décembre à Harare.

Cet accord a été signé par l'ensemble des belligérants, à l'exception du MLC.

Les combats actuels ont remis en cause l'exécution de ce plan de désengagement, qui devait débuter à la mi-décembre, tout comme l'accord de cessez-le-feu signé en juillet-août 1999 n'a pu être appliqué jusque présent.

Depuis les menaces de ripostes des alliés du président Laurent-Désiré Kabila, les rebelles se sont plaints à plusieurs reprises d'attaques des Forces armées congolaises (FAC, gouvernementales) et de leurs alliés.

Le MLC a accusé l'aviation loyaliste d'avoir bombardé certaines de ses positions dans l'Equateur, tandis que le RCD a affirmé avoir subi des attaques terrestres dans le Katanga.

mc/pvr t