Reuters, mercredi 7 juillet 1999, 23h23

FOCUS - Un projet d'accord de paix pour la RDC approuvé à Lusaka

Par Buchizya Mseteka

LUSAKA, 7 juillet - Des ministres africains de la Défense et des Affaires étrangères ont adopté mercredi un projet d'accord visant à mettre fin à la guerre en République démocratique du Congo.

"Les parties ont accepté un cessez-le-feu de toutes leurs forces présentes en RDC", précise le document, que le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila et ses alliés - l'Angola, la Namibie et le Zimbabwe - ont accepté.

Les deux mouvements rebelles, engagés depuis onze mois contre les forces congolaises régulières, ainsi que leurs deux alliés - le Rwanda et l'Ouganda - ont également approuvé le texte.

Représentants de la Zambie, pays hôte de la conférence de paix, de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC), assistaient à cette réunion.

Le cessez-le-feu sera effectif dans les 24 heures qui suivront sa signature par les chefs d'Etat à une date ultérieure.

"Nous avons adopté le document et il reste maintenant aux présidents à venir le signer", a déclaré à Reuters le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères Stan Mudenge.

Sommet présidentiel en vue

Il a ajouté que le président zambien Frederick Chiluba, médiateur, consultait ses homologues de la SADC, du Rwanda et d'Ouganda, afin de fixer la date d'un sommet présidentiel.

Pour certains ministres présents à Lusaka, ce projet d'accord représente un triomphe pour l'Afrique. "C'est un pas important de l'Afrique vers la résolution de ses propres crises et cela prouve que nous pouvons résoudre nous-mêmes nos problèmes", a souligné le chef de la diplomatie tanzanienne, Jakaya Kikwete à Reuters.

L'adoption du document est intervenue à l'issue d'une réunion à huis clos des ministres à Lusaka, après treize jours d'intenses négociations entre les factions congolaises rebelles et le gouvernement de Kinshasa.

Le projet d'accord réclame la cessation des hostilités, prévoit le désarmement de toutes les forces rebelles dans la région et interdit tout mouvement militaire - d'hommes ou d'équipement - en RDC.

Il est demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d'envoyer une force de maintien de la paix. Si l'Onu n'envoie pas de force, l'OUA sera mandatée pour procéder aux opérations de maintien de la paix.

Les parties conviennent que toutes les forces armées de RDC observeront un statu quo, restant sur les positions qu'elles occupaient au moment de l'entrée en vigueur de l'accord avant d'être envoyée dans des bases désignées par les forces de maintien de la paix.

De plus, les parties congolaises administreront les zones qu'elles contrôlent jusqu'à ce qu'un accord provisoire entre en vigueur afin de rétablir une autorité centrale.

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